Après l’accouchement, qu’il ait été par voie basse ou par césarienne, votre enfant est, dans la très grande majorité du temps, transféré dans le service de suites de couches. C’est le service d’hospitalisation pendant lequel les nouveau-nés et les femmes sont surveillés pendant quelques jours si tout va bien.
La durée d’hospitalisation en suites de couches est d’environ 3 jours pour un accouchement par voie basse et 5 jours pour un accouchement par césarienne. Cela peut être plus long en fonction de votre situation médicale et/ou sociale, mais aussi de la santé de votre nouveau-né.
En cas de complications lors ou après l’accouchement ou de naissance prématurée, c’est-à-dire avant 37 semaines d’aménorrhée, votre enfant peut être hospitalisé en service de néonatologie ou en réanimation néonatale. Il y sera surveillé, bénéficiera de soins et d’un accompagnement adéquat à sa situation. A chaque étape, vous serez soutenue par l’équipe médicale présente dans les différents services.
Il est aussi possible que votre enfant soit transféré dans un autre hôpital plus adapté aux soins à réaliser pour garantir le maintien de sa santé. Là aussi, vous serez accompagnée par l’équipe médicale qui pourra tenter d’organiser, tant que possible, votre transfert vers la même structure ou, si votre santé le permet, vous faire sortir de manière anticipée pour que vous puissiez rester auprès de votre enfant.
La surveillance clinique et les examens :
En suites de couches, différents professionnels de santé sont mobilisés pour surveiller la santé de votre enfant et son développement : les sages-femmes, les pédiatres, les infirmières, les infirmières puéricultrices, les auxiliaires de puériculture.
Durant toute la totalité de votre séjour, vous serez accompagnée dans votre parentalité et soutenue pour réaliser les soins courants pour votre nouveau-né : changement de couches et soins du siège, soins et nettoyage du cordon, bain, sommeil, alimentation ou encore l’administration de la vitamine D quotidienne ou autres médicaments si besoin.
Chaque jour, votre enfant est pesée et sa courbe de croissance est dessinée pour s’assurer qu’il grossit et grandit bien.
Pour cela, son alimentation est aussi surveillée. Que ce soit au biberon ou au sein, la fréquence de ses repas doit être régulière et la quantité/durée adaptée à son âge. Encore une fois, l’équipe de soignants est là pour vous accompagner à ce sujet, n’hésitez pas à les solliciter.
Pour les mêmes raisons, le nombre et l’aspect de ses selles, ainsi que le nombre de fois où votre enfant urine chaque jour seront décomptés. Un bon transit et des urines fréquentes sont des marqueurs d’une hydratation optimale pour votre enfant.
L’apparition des premiers symptômes de l’ictère, aussi appelé couramment « jaunisse » est aussi surveillée de manière quotidienne pendant les premiers jours de vie. C’est une pathologie courante, et dans la très grande majorité du temps bénigne. Un appareil électronique est posé sur le front, puis sur le thorax de votre enfant pour mesurer le taux de bilirubine dans le sang de votre enfant. Quand la quantité est trop importante, on parle d’ictère. Cela se traduit notamment par un jaunissement des muqueuses et de la peau (et davantage si votre enfant a la peau claire).
Si l’ictère est trop important, votre enfant devra bénéficier d’un traitement par photothérapie : il s’agit d’un appareil semblable à une couveuse dans lequel votre enfant sera illuminé d’une lumière bleue pendant 3h ou 4h d’affilée, parfois plusieurs fois par jour ; la lumière bleue permet de faire diminuer le taux de bilirubine et ainsi de contrôler et réduire l’ictère.
Généralement au bout de 48h de vie, un test d’audition pourra être réalisé pour votre enfant avec votre consentement. Les deux oreilles seront contrôlées :
- Si le test revient positif pour les deux, il n’y a rien à faire de plus.
- Si le test revient négatif pour une oreille, il faudra refaire le test avant le premier anniversaire de votre enfant auprès d’un médecin de ville,
- Si le test revient négatif pour les deux oreilles, il faudra refaire le test dans le mois qui suit : généralement, le rendez-vous est directement pris par la maternité.
À chaque étape du développement de votre bébé, la composition de votre lait s’adaptera pour satisfaire au mieux ses besoins : vitamines, défenses immunitaires, protéines, gras et sucre.
Avant votre sortie de la maternité, le pédiatre fera, de nouveau, un examen clinique très complet à votre enfant. Il s’agit de l’examen du huitième jour. Après diverses palpations et auscultations, le médecin s’assurera que votre enfant se porte bien. Il pourra aussi prescrire des examens complémentaires comme des prises de sang ou des échographies en fonction de la situation médicale de votre enfant.
A l’issue de cet examen clinique, une prise de sang sera réalisée avec votre consentement. Il n’est pas obligatoire, mais très vivement recommandé. C’est ce que l’on appelle le dépistage néonatal, couramment appelé « test de Guthrie ». La sage-femme ou l’infirmière fait perler des gouttes de sang sur un papier buvard qui, une fois séché, sera envoyé pour analyse dans un laboratoire.
Ce test permet de savoir si votre enfant est porteur ou non de certaines maladies qui durent toute la vie. Bien que rares, ces treize maladies peuvent être graves et impacter la vie de votre enfant si elles ne sont pas prises en charge tôt. On retrouve parmi elles, la drépanocytose, l’hypothyroïdie congénitale ou encore la mucoviscidose.
L’analyse peut prendre jusqu’à un mois et vous êtes recontactée par téléphone uniquement en cas de résultat anormal ou à contrôler où d’autres examens seront prescrits à votre enfant pour s’assurer du diagnostic : nouvelle prise de sang, échographie, analyse génétique, etc.
Si tous les résultats sont revenus normaux, vous ne serez pas contactés. Cela signifie que votre enfant n’est pas à risque de contracter une de ces treize maladies.
Vous pouvez retrouver davantage d’informations sur le dépistage néonatal : ici
L’allaitement :
Comme dit précédemment, la façon d’alimenter votre nouveau-né est avant tout un choix bien que des problèmes de santé puissent contre-indiquer l’allaitement au sein.
Pour cela, il est conseillé d’aborder le sujet dès que possible pendant la grossesse pour poser toutes vos questions aux sage-femmes et autres professionnels.
L’allaitement maternel aussi appelé « au sein » :
Comme dit précédemment, la façon d’alimenter votre nouveau-né est avant tout un choix bien que des problèmes de santé puissent contre-indiquer l’allaitement au sein.
Pour cela, il est conseillé d’aborder le sujet dès que possible pendant la grossesse pour poser toutes vos questions aux sage-femmes et autres professionnels.
- L’allaitement maternel aussi appelé « au sein »:
Dès la naissance (et parfois même en fin de grossesse), vos seins produisent le « premier lait » appelé colostrum : il est épais et jaune, très nourrissant ce qui explique qu’il n’est produit qu’en petite quantité adaptée à la taille de l’estomac de votre bébé.
Pendant les premiers jours, les mises au sein sont très fréquentes, de jour comme de nuit, car il s’agit avant tout d’une phase d’apprentissage pour votre bébé. Grâce à cela, la montée de lait a lieu généralement au bout de 2 à 5 jours ; le lait devient plus liquide et plus clair, la production est aussi plus importante.
À chaque étape du développement de votre bébé, la composition de votre lait s’adaptera pour satisfaire au mieux ses besoins : vitamines, défenses immunitaires, protéines, gras et sucre.
Dans la majorité des cas, la montée de lait est une étape inconfortable voire douloureuse : les seins gonflent, deviennent durs et très sensibles. Cela est normal.
Néanmoins, il est possible que des complications surviennent pendant l’allaitement comme des crevasses qui sont des plaies ouvertes et douloureuses au niveau du mamelon ou des engorgements qui correspondent au fait que le sein est trop dur/plein rendant très compliqué la succion.
Cela est très souvent dû à une position d’allaitement qui peut être améliorée pour rendre la succion plus efficace. N’hésitez pas à interpeler les professionnels sur place pour vous accompagner à ce sujet ou pour leur signaler le moindre signe qui vous paraitrait anormal : une rougeur, une douleur, une bosse dans le sein, un écoulement qui change de couleur ou d’aspect, etc.
En plus de votre allaitement au sein, il est possible que le pédiatre prescrive des doses de lait artificiel en complément : cela peut arriver en cas de perte de poids trop importante, par exemple.
En cas de difficultés ou d’inquiétude au sujet de l’allaitement le soir, le week-end ou les jours fériés, rendant impossible la sollicitation des professionnels de santé qui s’occupent de vous et/ou de votre bébé, vous pouvez contacter gratuitement le numéro vert régional SOS ALLAITEMENT IDF au 0 800 800 315.
Un tire-lait peut aussi être utilisé au cours de votre allaitement. Il s’agit d’un appareil électronique qui va stimuler vos seins en imitant la succion d’un bébé afin de recueillir votre lait dans des contenants. Cela peut permettre d’avoir du lait d’avance pour des futurs repas ou de compléter les mises au sein en cas de difficultés.
Le lait tiré se conserve 4h à température ambiante (environ 25 degrés), 24-48h au réfrigérateur et jusqu’à 4 mois dans un congélateur.
Il est possible d’avoir une prise en charge par l’Assurance Maladie grâce à une ordonnance que vous fera la sage-femme à l’hôpital, n’hésitez pas à vous renseigner. Il est aussi possible qu’un chèque de caution vous soit demandé, parlez-en à votre assistante sociale.
Dès la naissance et pendant le séjour en maternité, votre bébé sera nourri grâce à des petits biberons ou nourrettes, déjà prêtes. L’équipe soignante vous indiquera le type de lait artificiel, les quantités à donner et la fréquence des repas au jour le jour car les besoins de votre bébé changent très vite.
Même si vous décidez de ne pas donner le sein, une montée de lait peut tout de même arriver. Il est conseillé d’en discuter avec les sage-femmes sur place car, bien que la montée de lait ne puisse être empêcher en amont, des médicaments anti-inflammatoires peuvent être prescrits pour réduire l’inconfort ou la douleur.
Après la sortie de l’hôpital, le plus souvent, le lait artificiel est à reconstituer, c’est-à-dire qu’il faut mélanger la poudre de lait avec de l’eau avant que votre bébé puisse le boire. Attention, il faut toujours mettre l’eau avant la poudre pour ne pas se tromper dans le dosage.
=
30ml d’eau
Il est possible d’utiliser de l’eau froide du robinet pour la préparation des biberons ou de l’eau plate en bouteille tant que la mention « convient pour la préparation des aliments des nourrissons », généralement accompagnée de l’image d’un bébé, est présente sur l’étiquette.
Il n’est pas nécessaire de chauffer l’eau tant qu’elle est à température ambiante. Si l’eau était au préalable au réfrigérateur, il est possible de la réchauffer, mais l’usage du four à micro-ondes est interdit : le risque de brûlures est trop important. Si le biberon a été réchauffé, il est indispensable de verser quelques gouttes sur l’intérieur de votre poignet pour contrôler la température.
Après avoir ajouté la bonne dose de poudre dans le biberon, il faut mettre la tétine et agiter le tout fortement pour que le mélange soit bien liquide et sans grumeaux.
Un biberon entamé ne doit jamais être réutilisé pour un prochain repas : il faut recommencer le procédé à chaque repas. Un biberon à température ambiante se conserve 1h maximum après reconstitution. Si vous vous déplacez beaucoup, conservez la boite de poudre et l’eau à part : ne les mélanger qu’au dernier moment, à l’heure du repas.
Il n’est pas nécessaire de « stériliser » le biberon et la tétine, un lavage à l’eau claire et au savon suffit avant de les laisser sécher à l’air libre.
Si vous rencontrez des difficultés à vous procurer du lait artificiel ou autres produits, n’hésitez pas à en discuter aux professionnels qui s’occupent de vous. Vous pouvez également trouver des adresses ressources ici.
Les démarches administratives :
Déclaration de naissance :
Dans les 5 jours suivants l’accouchement, il est obligatoire de réaliser la déclaration de naissance de votre enfant, soit à l’hôpital au service de l’Etat civil s’il y en a, soit à la mairie de la ville de naissance de l’enfant.
Il faut apporter les documents suivants : un certificat d’accouchement et un papier d’identité de chacun des parents présents (carte d’identité ou passeport ou acte de naissance ou autre).
A la suite de ces démarches, il sera possible de récupérer l’acte de naissance de l’enfant à la mairie de son lieu de naissance ainsi que le livret de famille, selon votre situation.
En cas d’enfant décédé à la naissance ou né sans vie, les démarches administratives sont différentes. N’hésitez pas à vous renseigner auprès du service de l’Etat civil de l’hôpital ou du personnel soignant.
Rattachement à la couverture maladie :
Après l’accouchement, il faut faire la demande de rattachement en qualité d’ayant-droit à votre couverture maladie (AME, CSS, régime général) pour que votre enfant puisse en bénéficier à son tour.
Il faut joindre les documents suivants : acte de naissance de l’enfant et le formulaire 14445*02.
Si vous ne pouvez pas bénéficier d’une couverture maladie, il est possible pour votre enfant d’avoir sa propre demande appelée l’AME pédiatrique, car il n’y a pas de délai de carence.
L’assistante sociale de la maternité peut vous aider dans ces démarches avant votre sortie, n’hésitez pas à la solliciter.
Préparer sa sortie / après la sortie :
Papiers de sortie :
Au moment de quitter l’hôpital, l’équipe soignante vous remet divers documents concernant votre enfant dont :
- Le compte-rendu d’accouchement à remettre aux soignants qui continueront sa prise en charge médicale,
- Le carnet de santé rempli de toutes les informations concernant la naissance de votre enfant : son poids de naissance, ses mensurations (tour de tête et taille), le déroulé de l’accouchement et les résultats de son premier examen clinique par un pédiatre ainsi que ceux de son test auditif,
- Des ordonnances pour des vitamines et de quoi faire le soin du cordon. Il est possible que d’autres examens ou médicament particuliers lui soient prescrits en fonction de sa situation médicale.
Vous pouvez demander des explications ou informations supplémentaires aux équipes présentes à l’hôpital, n’hésitez pas à poser toutes vos questions et à demander l’aide d’un interprète si besoin.
Il est aussi possible de trouver dans le carnet de santé beaucoup d’informations concernant le développement de votre enfant et son suivi médical (croissance, courbe de poids, alimentation, vaccination, examens, etc.).
Le suivi après la sortie d’hospitalisation :
Pour le nouveau-né, plusieurs rendez-vous sont prévus, une fois sortis de la maternité, pour continuer la prise en charge médicale et s’assurer que tout va bien. Ses mensurations seront systématiquement prises (tour de tête ou périmètre crânien, poids et taille) pour surveiller que sa croissance se poursuit de manière adaptée. Ses battements cardiaques et sa respiration sont écoutés. Tous ses organes sont vérifiés aussi.
- Un suivi à domicile ou en structure dans les jours qui suivent sa naissance,
- Un rendez-vous de la deuxième semaine : un examen médical est prévu pour votre enfant avant ses 15 jours de vie,
- Un rendez-vous avant la fin du premier mois de vie,
- Le rendez-vous du premier mois : un examen médical est prévu pour votre enfant à son premier mois de vie. A ce moment-là, un premier vaccin peut être réalisé : il s’agit de celui contre la tuberculose, appelé BCG. Il n’est pas obligatoire.
- Le rendez-vous du deuxième mois: un examen médical est prévu pour votre enfant à son deuxième mois de vie. À ce moment-là, la vaccination obligatoire démarre.
Pour protéger votre enfant, plusieurs vaccins obligatoires ainsi que des rappels sont prévus de deux mois de vie à un an et demi. Vous pouvez consulter le calendrier de vaccinations obligatoires et recommandées : ici
N’hésitez à demander conseil et à poser vos questions aux professionnels de santé chargés du suivi de votre enfant.
- Le rendez-vous du troisième mois: un examen médical est prévu pour votre enfant à son troisième mois de vie.
- D’autres rendez-vous médicaux sont prévus de façon presque mensuelle par la suite, vous pouvez retrouver la frise chronologique : ici ou ici
D’autres rendez-vous et examens peuvent être prévus en fonction de la situation médicale de votre enfant.
Qui consulter ?
- Sage-femme : professionnelle de santé médicale spécialisée dans la santé de la femme. Elle accompagne les femmes enceintes avant, pendant et après leur grossesse. Elle peut aussi les accompagner dans le cadre de leur suivi gynécologique de la puberté à la ménopause. Certaines sages-femmes peuvent aussi réaliser des échographies ou des accompagnements à l’IVG.
- Infirmière puéricultrice : professionnelle de santé paramédicale spécialisée dans les soins apportés aux nouveau-nés et aux enfants, ainsi que dans l’évaluation de leur développement physique, psychologique et de leurs conditions de vie.
- Auxiliaire de puériculture : professionnelle de santé spécialisée dans l’accompagnement des nouveau-nés et enfants en réalisant des activités d’éveil et de soins qui visent au bien-être et au bon développement autonome de l’enfant.
- Médecin pédiatre : médecin spécialisé dans la santé des enfants et adolescents.
- Médecin généraliste
Où consulter ?
- Centre de Protection Maternelle et Infantile (PMI) : lieu d’accueil gratuit, ouvert à tout le monde, chargé d’assurer le suivi médical des enfants jusqu’à 6 ans et des femmes enceintes ou ayant accouché.
- Hôpital pédiatrique : hôpital dédié au suivi et aux soins des enfants,
- Cabinet libéral : lieu de consultation des professionnels de santé en dehors des hôpitaux.
Urgences : quand consulter ?
Si vous avez un doute ou une inquiétude concernant l’état de santé de votre enfant de moins de 3 mois, vous pouvez toujours appeler les urgences de l’hôpital pédiatrique le proche de vous ou vous y rendre directement.
Par exemple, dans les cas suivants :
- Une chute ou un traumatisme,
- Une perte de connaissance,
- Des difficultés respiratoires,
- Une fièvre ou température supérieure à 38,5°C prise par un thermomètre
- Un changement de comportement majeur chez votre enfant : perte d’appétit, somnolence, inconsolable et/ou très douloureux, etc.,
- Une bronchiolite qui est une infection respiratoire pouvant être grave,
- Plusieurs épisodes de diarrhées et/ou vomissements ou une perte de poids importante avec ou non des symptômes de déshydratation majeurs (lèvres gercées ou cernes marquées),
D’autres choses peuvent vous entraîner à consulter les urgences pédiatriques pour votre enfant. En cas de doute ou à la moindre question, vous pouvez aussi appeler les numéros d’urgence suivants :
Ces informations sont à titre indicatif,
nous conseillons de faire le point avec des professionnels spécialisés.