Dans le cadre de la Journée Mondiale de la Santé 2025, la directrice du réseau SOLIPAM, Mme Clélia GASQUET-BLANCHARD a tenu à prendre la parole :
« Aujourd’hui, 7 avril 2025, dans le cadre de la Journée mondiale de la santé 2025 : une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir, je voudrais soulever qu’en Ile de France au cours de l’année 2024, 581 femmes enceintes, ou avec un nouveau-né en situation de grande précarité, ont été accompagnées par le réseau SOLIPAM.
Plus d’un tiers d’entre elles n’avaient aucun suivi médical quand elles ont contacté le réseau alors que la grossesse relève des soins urgents, certaines d’entre elles renoncent aux soins en raison de conditions indignes d’existence. La moitié d’entre elles vivent à la rue et dans des situations d’errance résidentielle. Leur suivi médical, comme celui de leur enfant, s’en trouvent tronqué et induit des états de santé gravement altérés.
La naissance, loin d’être un évènement, est une continuité. Celle-ci s’étend du début de la grossesse aux premières années de vie de l’enfant, cela bien au-delà des deux premières années de vie. Cette continuité nécessite un encrage spatial qui implique la possibilité d’habiter un lieu pour que puisse se tisser des rapports sociaux permettant la scolarisation des enfants, leur suivi médical, mais aussi et surtout la possibilité pour leurs parents d’envisager sereinement l’accueil de ces enfants.
Soutenir ces familles, être à l’écoute des femmes et les aider à s’épanouir, dépend en premier lieu de notre capacité à répondre à leurs besoins primaires, celui d’habiter, dont dépend alors celui de s’alimenter, de se sentir en sécurité.
Pourtant, notre constat au quotidien est le suivant : les conditions de vie des femmes que nous accompagnons ne permettent pas cet encrage, ce malgré les efforts de notre réseau et des partenaires sociaux et médicaux avec lesquels nous travaillons à orienter ces femmes vers le droit commun.
Il est urgent que nos décideur·euses publics considèrent la nécessité impérieuse de conditions d’hébergement pérennes et stables de toutes les femmes enceintes, mères de nouveau-né et plus généralement de leurs familles pour que la bonne santé à la naissance ne soit pas soit un vain projet et dont il faut bien rappeler que notre avenir commun dépend. »